LE DJOKAN

Le DJOKAN est l’Art Martial Amazonien. Art qui nous vient d’Amérique du Sud, plus précisément de la Guyane Française, créé le 03 Septembre 2010 par M. Yannick THÉOLADE dit « Gran Dôkô Sawani Makan ».

 

Le DJOKAN tire ses origines des pratiques guerrières, des danses guerrières, des us et coutumes des peuples guerriers d’Amazonie : les Amérindiens, les Bushinengé et les Créoles de Guyane..

 

Origine du mot DJOKAN

 

« Djòk » est un mot d’origine africaine qui signifie en créole guyanais « éveillé », « robuste », « en bonne santé ».

 

 

« An » est une préposition signifiant « en ».

 

DJOKAN pourrait se traduire littéralement par « en éveil » ou « celui qui est éveillé ».

 

Ce sens premier du DJOKAN est fondamental car il traduit, par là, sa volonté d’aller plus loin qu’un Art de combat, mais comme une voie d’Accomplissement. Le DJOKAN est un Art de Vivre, un Sentier sur le chemin de la vie qui permet à tous ceux qui le désirent une recherche profonde (et sincère) de “l'Être” par le travail du corps et de l’esprit, de « l’Abandon du Paraître» par le développement personnel et l’approfondissement de la connaissance de soi, de l’Humilité, du Respect, de l’Altruisme conduisant à l’élévation  de (la conscience) l’Homme.


 

PRINCIPES DE BASE DU DJOKAN

 

Le DJOKAN est un Art Complet basé sur la Fluidité, l’Adaptabilité et la Mobilité (F.A.M) du corps et de l’esprit du pratiquant dans l’environnement dans lequel il évolue. Ce système F.A.M représente les principes fondamentaux du DJOKAN dans toutes ses dimensions (physique, technique, philosophique, artistique, culturelle, spirituelle) appelé

« Sèt Rakaba » pour en comprendre le sens et les techniques et enseignements de base.

 

 

STRUCTURE TECHNIQUE DU  DJOKAN

 

Le DJOKAN s’articule sur trois grands enseignements. Le pratiquant évolue dans le :

 

DJOUBATÉ : ensemble des techniques de combat à mains nues incluant les frappes avec les différentes parties du corps (Tchokan), les clés (Kochi), les projections (Lévé Fésé), les étranglements (Gorjèt Angwé), le corps à corps (Asuwadja), les immobilisations (Kabouya), et la self-défense (Garoulé).

 

ZANMYAN : ensemble des techniques de combat avec les armes traditionnelles classifiées en trois catégories : Armes contondantes, armes tranchantes, et armes de jets. Chaque catégorie, elle-même, est divisée en trois sous catégories qui sont élaborées en fonction des différentes distances de combat soit : armes courtes (exemple: le boutou), armes moyennes (waka tiki) et armes longues (Pagay).

 

L’Art d’utiliser et d’étudier les armes DJOKAN s’appelle ZANMYAN. Il y a une multitude d’armes dans le DJOKAN. D’origine amérindiennes, bushinengé et créoles, les armes DJOKAN marquent le temps. Arme du passé ou instrument d’aujourd’hui, ils ont gardé leur histoire, leur appartenance, leur technicité. Ainsi, au DJOKAN, on passe d’une arme afro-descendante comme le « Kodja » à une arme amérindienne le « Putu », deux sortes de massues.

Jadis, Instruments de guerre et de mort, outils agraires, objets usuels sont aujourd’hui utilisés et pratiqués dans le but de fortifier et d’unifier le corps et l’esprit.

 

L’étude du ZANMYAN devient une véritable voie d’accomplissement de l’Homme, un moyen de réalisation de soi. C’est la raison pour laquelle l’utilisation des armes fait partie intégrante de l’apprentissage du DJOKAN et est fondamentale pour en comprendre l’essence (adaptabilité).

 

Le ZANMYAN est complémentaire de la pratique à mains nues (DJOUBATÉ) et permet d'accroître la précision du geste, la gestion de ses émotions et la maîtrise de soi, la représentation de son schéma corporel et de l’utilisation et l’économie de son énergie.

 

Enfin, la pratique du ZANMYAN marque avec ferveur, l’idée de posséder un HÉRITAGE, de garder et préserver une TRADITION.

 

On distingue (les armes de base) :

 

Takari : Le bâton long pouvant mesurer 2 mètres  voir 3 à 4 mètres

 

Boutou : Le  bâton court mesurant  de 45 à 65 cm, utilisé seul ou par paire (Déboutou)

 

Boukan : arme combinée d’une canne de combat et d’un bâton court

 

La lance courte

 

Aputu : La grande lance amérindienne

 

Saguy : Le coupe-coupe et sabre utilisés seul ou par paire (Désaguy). Généralement cela désigne tout type d’arme blanche.

 

La hache

 

Waka Tiki : La canne de combat de 100 à 120 cm

 

Kapalu : La  massue rectangulaire amérindienne.

 

Kodja : La  massue Bushinengé.

 

Siwalapa : La  massue ronde amérindienne.

 

Le tir à l’arc

 

La sarbacane

 

Pagay : La pagaie.

 

Mata Tiki : Le Grand Bâton pilon (dit à deux têtes):

 

Kuudi : Le Grand bouclier Amérindien

 

Makoupi : Le petit bouclier

 

Wiwa : Le Pic Amérindien utilisé seul ou par paire

 

Fourka : La perche terminée par 2 ou 3 extrémités.        

 

Mayoumbé : La fourche.           

 

NB : cette liste n’est pas exhaustive.

 

DJOKAYA : ensemble des technique de santé et de développement personnel (exercices de relaxation, de méditation, de renforcement du corps et du mental, du travail avec les éléments de la nature et les énergies de la nature…) : le Djaka et le Gaya.

 

 

 

 

PHILOSOPHIE DU DJOKAN : KAMOA

 

Le DJOKAN est une « Voie d’accomplissement de l’Homme par la Nature».

 

Il intègre dans son Enseignement sept dimensions appelées « Sèt Rakaba » (les sept racines) : Physique, Technique, Mentale, Artistique, Culturelle, Philosophique, Spirituelle.

 

 

Une racine physique

 

L’Art Martial a pour particularité « d’Enseigner la vie par le corps ».

Apprendre à connaître son corps, à le fortifier, l’éduquer, l’entretenir, sont des objectifs du DJOKAN. Le travail de la condition physique générale, le développement et la conservation de son capital santé sont des points clés. L’entraînement quotidien du DJOKAN contribue à atteindre ces objectifs, et à développer les qualités physiques naturelles, la force, la vitesse, la souplesse, l’endurance.

 

Une racine technique

 

La pratique du DJOKAN s’accompagne nécessairement d’un ensemble de techniques de combat (à mains nues et avec armes). Ces techniques traduisent une réalité guerrière amazonienne. La technique DJOKAN permet une combinaison des différents styles issues des diverses ethnies de l’Amazonie. Ainsi, une esquive, un déplacement «Nika» (art de combat des créoles guyanais) peut être suivi d’une projection de « Suwa » (art de combat des Bushinengé).

Le travail de la technique et la recherche de la perfection du geste et de son efficacité sont importants pour la pratique concrète de l’Art DJOKAN. L’étudiant devra passer de l’imitation à l’intégration de la technique. De plus, l’enseignement des stratégies de combat, de la ruse sont des thèmes aussi abordés.

 

Une racine mentale

 

L’entraînement régulier, la recherche de son équilibre, et de l’harmonie du corps et de l’esprit renforce la perception du pratiquant sur lui-même et le monde qui l’entoure. Confiance en soi, estime de soi, repousser ses limites, ne pas se surestimer ni se sous-estimer, gestion de ses émotions, gestion de ses peurs sont des thématiques travaillées pendant les entraînements.

 

Une racine artistique

 

L’Art de la guerre et  l’Art du tambour sont indissociables. Un lien étroit les unit et harmonise la préparation au combat. Le tambour fait partie intégrante du DJOKAN, la musique qu’il transcrit est vecteur de rythme, de vibration, de stratégie, de transe, d’unité entre le corps et l’esprit. Le son du tambour est le battement du cœur du DJOKAN. Certains cours se font sur le rythme de la musique DJOKAN, le Djokano.

La musique emmène le pratiquant à une harmonie qui puise sa force dans la spontanéité, l’inspiration, la liberté d’expression, la recherche de la beauté du geste. Rappelons que nous sommes chacun un artiste martial.

 

Une racine culturelle

 

Le DJOKAN est une fusion de diverses cultures et coutumes guerrières de la Guyane. Il a pour objectif leurs valorisations et leurs promotions. Les armes DJOKAN (Zanmyan) rappellent que des Hommes du passé ont marqué de leurs empreintes le temps. Le Kalendja (la tenue du DJOKAN)  et le symbole DJOKAN sont une volonté du Fondateur d’unir les richesses culturelles d’Amazonie, et de plus, rendre  Hommage à ces différents peuples qui ont marqué et marquent l’Histoire de la Guyane.

 

Le 31 Octobre 2011, le DJOKAN fut reconnu comme Patrimoine Immatériel Guyanais par le Président de la Région Guyane, M. Rodolphe ALEXANDRE, appuyé par le Directeur des Affaires Culturelles de la Guyane (D.R.A.C) M. Michel COLARDELLE.

Le Président du Conseil Régional de Guyane récompense le Gran Dôkô Sawani Makan

Une racine philosophique

 

Le DJOKAN est un Art porteur de valeurs morales, d’un code moral, le KAMODJÒK. Écrit sous forme de Dolo (proverbe guyanais véhiculant la philosophie de vie) le KAMODJÒK traduit la conduite juste du djokanka: le Respect, l’Humilité, la Sincérité, la Simplicité, le Courage, l’Amitié, la Communication, la Partage et la Gratitude. L’enseignement de ces valeurs s’inscrit totalement dans la vie du pratiquant mais aussi dans sa vie personnelle (famille, travail, sentiment…).

 

Une racine spirituelle

 

Le DJOKAN puise sa définition profonde dans le « Lien entre l’Homme et la Nature ». Puiser les énergies naturelles, travailler la méditation, trouver le « don » qui nous habite et le restituer permettent l’épanouissement et l’élévation de (la Conscience) l’Homme.


 

Le KALENDJA

 

Le Kalendja est la tenue du DJOKAN. Il exprime cette volonté de mettre en avant cette richesse culturelle du Djokan. Unir les valeurs, les forces, partager les expériences, les savoirs, les connaissances, les pratiques.

 

Le Kalendja est composé d’un pantalon, d’une veste manches courtes et d’un pangi.

Les couleurs du kalendja : le bas est noir et la veste est marron faisant référence aux Bushinengé appelés, aussi en Guyane, les « Noirs Marrons». Autre représentation des couleurs, le noir représente l’Homme et le marron la Terre, la Nature. On retrouve l’idée forte du DJOKAN : le « Lien entre l’Homme et la Nature ».

Le pangi, en tissu madras (tissu carrelé), rappelle celle des danseurs créoles. Noué vers l’avant, tombant jusqu’aux genoux rappelant ainsi le Kalenbé (cache sexe) amérindien.  Ainsi dans la tenue DJOKAN sont représentés les trois peuples d’Amazonie composant le Djokan: les Amérindiens, Bushinengé et les Créoles.


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